La haine que j’éprouvais envers toi s’est progressivement muée en pitié… Puis en amour… La vie n’est qu’une forme d’énergie basculant sans cesse d’un pôle à l’autre… Tout est si complexe ! (Un milicien T.15, p.35)

Lecture intégrale du rayon BD !
Aria / Heroïc Fantasy / Tome 1, 2, 15 /
Scénario & Dessin : Weyland /33 tomes de 1982 à 2011 / Série en cours / Ed. Dupuis /

Je ne sais pourquoi j’ai toujours considéré cette série comme ringarde, sans même en lire une seule histoire… Pourtant elle est toute sexy, la petite Aria avec ses cheveux bouclés, ses grands yeux et sa robe toute courte… Alors j’ai attaqué les deux premiers tomes, écrits au début des années 80.
Le dessin est alors absolument ignoble, même s’il va devenir de plus en plus net et précis au fil des albums. Il s’agit d’aventures médiévalisantes avec des touches de fantastique plus ou moins marquées selon les épisodes.
L’histoire du premier tome m’a surpris par le féminisme de bon aloi qui s’en dégage… Les hommes ne pouvant supporter qu’une femme les dirige, Aria va prouver qu’elle s’en sors mieux qu’eux en passant tout l’épisode à diriger des soldats planquée derrière un masque. Elle va brillamment assurer, car Aria a un caractère bien trempé ! Comme en plus, elle est rusée comme pas deux et qu’elle adore se jeter dans la gueule du loup : on aura droit à du complot, à du piège et à de l’évasion !
Le tome 2 est dans la même veine, l’héroïne impétueuse réussissant à dégommer une congrégation de mages de bataille en perturbant leur concentration… Trois mini histoires concluent l’album de manière plus anedoctique.
Bref, Le tout a quand même vraiment vieilli, il y a un côté patchwork baba-cool dans les décors, dans les situations et dans les dialogues assez anachroniques… Et puis il y a de nombreuses tentatives d’humour qui tombent complètement à plat. Bref, pas de quoi laisser un souvenir impérissable !
Mais, comme je suis têtu et qu’Aria compte quasi trente volumes, j’ai aussi lu le tome 15 pour voir si la série avait pris de la bouteille avec le temps (fin des années 90).
Et bien, j’ai été agréablement surpris ! Le dessin est vraiment, vraiment mieux ( Il faut dire que l’’auteur ne pouvait que progresser ). Comme dans les premiers tomes, l’héroïne solitaire paye cher son indépendance en étant faite prisonnière (esclave même) ; et là encore elle en réchappe en utilisant la ruse… Enfin, c’est assez radical puisqu’elle fait empoisonner tous les hommes du village sans exception ! S’ajoute une trame onirico-fantastique assez réussie… Bref cet album se lit vite et bien ! A tel point que j’ai enchaîné dès le lendemain sur un autre volume, mais là, échec : j’ai décroché au bout de 5 pages. Disons qu’il semble y avoir du bon et du moins bon dans la série !
Je ne conseille pas les premiers volumes, mais les histoires étant indépendantes les unes des autres, ça peut valoir le coup d’en piocher un tome au hasard de temps en temps pour se distraire… Ou pas.

A mon avis : A lire, selon l’humeur (voir citation en intro)

Détails sur la série chez Bédéthèque